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Une sélection commentée de livres jeunesse s'intéressant aux relations humain/animal.

 

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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 20:48

couv baleine

Écrit par Paloma Sanchez Ibarzabal

Traduit de l'espagnol par Laurence Guillas

Illustré par Iban Barrenetxea

Edité par Oqo éditions, 2011

A partir de 10 ans

15 euros

 

 

Les jours et les nuits se succèdent, les saisons passent et seul sur son bateau, le harpon au poing, un homme poursuit infatigablement une baleine. Les vagues sont un flot de feuilles, qui se mue en un champ de tournesols et d'étoiles. La baleine se laisse deviner dans la forme de l'aiguille d'une boussole, les astres prennent figure humaine, les instruments que manipule le chasseur changent d'échelle. La vérité semble aussi insaisissable que les sensations fugaces d'un rêve, et pourtant les les scènes se succèdent selon une évidente logique qui mène l'aventure à sa conclusion. Le poing reste en suspension, le harpon s'efface, le bateau sombre, remplacé par le dos lumineux d'un animal connu pour ses chants mélodieux qui éveillent une étrange émotion dans le cœur des hommes.

 

Même si des références littéraires telles que Moby Dick peuvent venir à l'esprit à la lecture de cet album, elles ne sont pas indispensables pour en apprécier la teneur poétique et philosophique. L'influence surréaliste très nettement perceptible de ses illustrations pleine page sont une invitation à percer le mystère qui motive la quête véritable du chasseur (comme la plupart de ses semblables désormais, il n'est bien sûr pas poussé par la nécessité de se nourrir). Petit homme démuni sur un bateau à peine plus gros que lui, confronté à l'immensité de l'univers inaccessible, il ne pense qu'à sauver sa peau en trouant celle de la baleine, du monstre. L'animal, aussi immense et effrayant que ce qu'il ne peut concevoir, est en revanche à sa portée. Il suffirait de se confronter à lui et de le détruire pour vaincre sa frayeur existentielle. « Lui est plus fort que la baleine, il veut juste s'en assurer ». Et donc, se rassurer... « Il rêve qu'il enfonce son harpon dans ce monstre et traîne son énorme corps derrière le petit bateau ». S'en emparer pour se constituer... Mais voici que l'univers lui fait un clin d’œil solaire dans le regard de la baleine  lui révélant ainsi une autre façon de trouver place et sens dans l'immensité. Après la surprise d'avoir découvert dans le présumé monstre un être vivant dont les multiples cicatrices racontent une histoire comparable à la sienne, il s'étonne et s'émeut de se sentir son égal et de trouver dans leur entente nouvelle un accès inespéré au mystère qui les entoure. Alors : à bon chasseur, salut !

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