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Une sélection commentée de livres jeunesse s'intéressant aux relations humain/animal.

 

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 19:21

 

couv attrape fantôme

Écrit par Alex Cousseau

Aux éditions du Rouergue

(Dac o dac), 2012

Prix : 7 euros

A partir de 8 ans

 

Qu'est-ce que la poésie et à quoi ça sert ? Telles sont les questions que se pose Antonin et auxquelles son étrange rencontre avec un étrange fantôme va lui donner des réponses. Ce fantôme est celui d'un animal, un chevreuil, tué accidentellement par sa mère en voiture. Elle a ramené le cadavre de l'animal dans le coffre et toute la famille donne son avis sur ce qu'il convient d'en faire : l'enterrer ? Le manger ? Confrontée à la vision de ce corps sans vie, l'imagination d'Antonin s'emballe et le conduit tour à tour sur les traces puis dans l'esprit de l'animal-fantôme par un rêve qui a toutes les apparences de la réalité. De cette puissante expérience naît sous sa main un texte poétique, qui s'impose comme une évidence.

 

Les fidèles lecteurs d'Alex Cousseau retrouveront avec plaisir son humour décalé et sa façon joyeuse de jouer avec le langage. Cela n'atténue ni la profondeur ni la gravité de son propos lorsqu'il aborde le sujet de la mort, de la culpabilité, et la difficulté de faire face à des émotions contradictoires. Chacun des membres de la famille réagit à sa façon devant le chevreuil mort. La grand-mère, pragmatique, y voit l'occasion de profiter d'un bon repas offert par la nature et n'a aucun problème pour dépecer une bête dont personne n'a voulu la mort. Le grand frère, amateur de films d'horreur, s'amuse avec la répugnance qu'inspire le découpage d'un cadavre, qui cette fois n'a rien de virtuel. La mère, qui se sent coupable au point de se laver continuellement les mains, est la seule à refuser de manger la victime de l'accident qu'elle a vécu, et dont tous les autres se régalent. Antonin, appréciant la « tendresse » de la viande, trouve dans la poésie une forme d'interprétation du réel qui « retient des poussières de vie » et réorganise les sentiments dérangeants pour les rendre, grâce au pouvoir des mots, compatibles avec sa sensibilité. La vue de l'animal tué par accident met au jour des interrogations autour de la mort et du libre arbitre que n'aurait pas suscitées une viande achetée prête à consommer, provenant d'un animal non identifié, tué délibérément, mais dans l'indifférence. Comme la poésie, elle a le pouvoir de bousculer la force des habitudes de pensée. A chacun de reconnaître celles qui lui sont propres.

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commentaires

S
<br /> Si j'aime beaucoup l'auteur je trouve que mes jeunes lecteurs ont du mal à tout saisir... à voir avec ce titre dès 8 ans pour mes 6ème!<br />
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