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Une sélection commentée de livres jeunesse s'intéressant aux relations humain/animal.

 

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 14:21

 couv Cabot

Ecrit par Daniel Pennac

Illustré par Catherine Reisser

Aux éditions Pocket Jeunesse, 2011

Prix : 6.10 euros

A partir de 10 ans 

 

Le chien s’appelle Le Chien. C’est le nom que lui a donné Pomme. Pomme n’est pas sa maîtresse, mais son amie. Pour qu’elle le devienne, Le Chien a dû donner le meilleur de lui-même et ça n’a pas été facile non plus de se faire accepter, et même apprécier par ses parents, le Grand Musc et la Poivrée. Ayant échappé de peu à la noyade, recueilli et élevé par une chienne dans une décharge, Le Chien a connu la débrouille, la peur, la solitude et l’errance. Cette famille, qui l’adopté et sauvé de la mort à la fourrière, cédant à l’insistance d’une petite fille, lui a d’abord causé bien du chagrin, le pire ayant été l’indifférence soudaine de Pomme. Ne se sentant plus exister, Le Chien a pris la fuite. Grâce à sa rencontre providentielle avec le Hyéneux qui lui a enseigné l’essentiel pour améliorer ses relations avec les humains, il a repris confiance en la vie. C’est avec sa complicité et le secours d’alliés aussi inattendus qu’une troupe de chats et de chiens menant une spectaculaire et hilarante opération commando en appartement, que Le Chien aide finalement lui-même Pomme à grandir : elle est désormais moins « mélangée », moins soumise à l’emprise de ses caprices. Capable de constance, d’attention et de respect, elle se change en une amie parfaite, dont Le Chien se flatte d’avoir réussi l’éducation.

La construction du récit, qui opère des retours en arrière, permet de mettre en évidence les souvenirs traumatiques du chien, et en perspective le but qu’il s’est fixé. Elle intègre des références parfaitement réalistes (survie dans la décharge, arrêtés municipaux) aux licences de l’imagination  (entretien et surveillance du cimetière canin par des chats, représailles animalières contre les auteurs d’abandon), suscitant une vive empathie pour Le Chien et ses compagnons de misère ou d’aventures.

Par ce roman, Daniel Pennac s’impose comme un parfait ambassadeur de la gent canine et un excellent connaisseur de ses rapports avec le genre humain. Opérant un léger décalage de point de vue sur la société, observée à hauteur de truffe, prêtant aux animaux une parole que leur langage et leur comportement rend crédible, il cible les travers des humains qui se révèlent si bien à leur contact. On noie un chiot parce qu’il est moche, on élimine les chiens errants de la ville pour la rendre agréable aux touristes, on feint la compassion en accomplissant un sale boulot, on abandonne sans vergogne. La Poivrée, obsessionnelle fée du logis, trouve Le Chien malsain, tandis que le Grand Musc, égoïste invétéré en perpétuelle démonstration de force, abrège au minimum les sorties en laisse, sans intérêt pour lui-même. Les personnages les plus sympathiques sont aussi les plus décalés, comme le boucher à l’odeur de lavande, l’acteur qui gâte ses chats, le sculpteur au grand cœur. De connivence avec son lecteur, l’auteur lui confie, à la fin du livre, sa propre expérience d’ami des chiens et conclut en ces termes « Quand on choisit de vivre avec un chien, c’est pour la vie. On ne l’abandonne pas. Jamais. Mettez-vous bien ça dans le cœur avant d’en adopter un. »

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commentaires

Z
<br /> J'avais beaucoup aimé ce roman.<br />
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